Alors que les cimetières se préparent pour la Toussaint, le 1er novembre, Interception donne la parole à des personnes endeuillées. Que veut dire « faire son deuil », est-ce tout simplement possible ?
Avec
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- Christophe Fauré Psychiatre, Psychothérapeute
C’est la plus grande lapalissade du monde : la mort fait partie de la vie. Pourquoi donc avons-nous tant de pudeur à en parler ? On euphémise, on adoucit les mots : décéder, s’éteindre, disparaître. Des artifices pour rendre la mort moins brutale, sans doute.
A l’heure où les cimetières se préparent pour la Toussaint, suivie du jour des défunts, Interception se penche sur la notion de deuil. Que se passe-t-il en nous lorsque nous perdons, une fois adulte, nos grands-parents, nos parents, notre conjoint, un enfant, un ami ?
« T’as pas compris que la terre a arrêté de tourner ? »
« C’est vraiment la foudre qui nous tombe dessus, on ne comprend pas« , témoigne Mathilde, qui a perdu brutalement son mari Victorien, alors que leur bébé avait quatre mois, « on a envie de secouer tout le monde et de dire : mais t’as pas compris que la terre a arrêté de tourner ?« .
50 000 personnes décèdent chaque mois dans notre pays, 600 000 par an. Nous sommes donc tous des endeuillés, à un moment ou à un autre. Et alors que le sol se dérobe sous nos pieds, on nous demande de « faire notre deuil« .
Une notion que Christophe Fauré, psychiatre qui accompagne des endeuillés depuis 30 ans, relativise : « le deuil fonctionne comme ça : on va mieux, on va moins bien, on va mieux, on va moins bien. Soyons clairs, cela dure des années. Mais on peut continuer après. On peut même avoir un autre enfant si on a perdu un bébé, on peut même aimer à nouveau si on a perdu un conjoint”.
Au-delà du deuil : un reportage d’Olivia Müller.
Réalisation : Gaëtan Kolly assisté de Martine Meysonnier.
Mixage : Valérie Lavallart.
Photo de France inter – ©AFP – LB Studios / Connect Images