À presque soixante ans, Eric Fottorino apprend par sa mère qu’il a une sœur aînée, qui lui a été arrachée par les membres d’une institution catholique. Il partira ensuite à sa recherche. Dans « C’est la vie », il raconte.
Éric Fottorino a presque 60 ans lorsqu’il apprend qu’il a une sœur, arrachée dans la clandestinité à sa mère par une institution religieuse bordelaise. L’ancien directeur du journal Le Monde a enquêté sur le destin de la petite fille, étroitement mêlé au sien. Il raconte dans « C’est la vie ».
« J’ai eu une petite fille, on me l’a prise »
Lina, la mère d’Eric Fottorino a été forcée d’abandonner son premier enfant alors qu’elle avait seulement vingt ans, sous l’emprise d’une institution religieuse et des normes de la société des années 1960. « J’ai eu une petite fille, on me l’a prise », confie-t-elle à son fils pour la première fois en 2018.
Eric Fottorino part à la recherche de sa sœur dans un long poème en prose, une enquête pour réhabiliter l’histoire de la mère et de la fille sur lesquelles a pesé la honte de toute une société. Il en tire Mon enfant, ma sœur, un roman publié aux éditions Gallimard.
Cette enquête est un livre « traduit du silence », explique-t-il. Elle résonne au plus profond de celles et ceux qui ont connu le manque d’un être cher. La quête de son identité, ce « trou dans la poitrine » poursuit Eric Fottorino depuis plusieurs années : il retrace les ombres et les silences d’une famille complexe dans six autres de ses livres.