Une intrication est un « enchevêtrement » de deux personnes.
Cela signifie qu’une personne est reliée à un (ou plusieurs) de ses ancêtres via la reproduction de comportements, d’une difficultés, d’un symptôme (ex: maladie) suite à un déséquilibre d’un des 3 principes évoqués précédemment.
On peut symboliser cette relation comme une partage ou un transfert de « dette »
Avec son autorisation – Décryptage d’une intrication entre une petite fille M.M.M. et son grand-pére maternel J.B.
Une jeune femme M.M.M porte 3 prénoms, tous de même origine, commençant par M.
Déjà, la lettre M donne par elle-même une indication de travail en rapport avec sa mère et de par son sens: « aime ».
La signification des deux premiers prénoms de surcroit « la plus aimée ».
Ces 3 prénoms tirent leur origine de personnes situées de son coté maternelle, qui est 100% d’origine basque.
En premier prénom, le prénom de sa grande-tante.
– soeur de son grand pére maternel.
En second prénom, le prénom de sa propre mère.
– fille de son grand-pére maternel
En troisième prénom, le prénom de son arrière grand-mère maternelle.
– mère de son grand pére maternel
On le voit, le grand pére est au centre de ses prénoms. Ainsi, enfant, elle a reçu les prénoms de la mère, de la soeur et de la fille de ce grand-pére, comme si celui-ci était l’épicentre de son identité.
Durant la seconde guerre mondiale, ce grand pére a été capturé et maintenu en captivité, pendant 5 ans, en Allemagne.
Depuis, la guerre est très présente dans cette famille, mais le silence de rigueur pour tenter d’éviter de raviver des douleurs et de vieux souvenirs.
De son côté, le grand-pére n’a jamais prononcé un mot négatif sur l’Allemagne «nous étions tous des humains».
Par contre, on ressent une grande douleur concernant ce chapitre tu de sa vie .
C’est un homme brisé qui est revenu en France et qui tente d’oublier les fantômes de la guerre, ne supportant aucun bruit de fond même ceux de ses petits-enfants qui « s’agitent » à ses côtes.
Sans aucune affinité (culturelle) prévisible, son premier petit-enfant soit cette jeune femme épousera un Autrichien, s’installera en Autriche, aura deux garçons avec 10 ans d’écart en les deux (comme entre les 2 enfants de ce grand pére), nés en Autriche. Puis, le divorce sera très complexe pour cette femme retournée en France.
Avant sa majorité le fils ainé repartira de son plein gré en Autriche pour rejoindre son pére. A sa majorité, il entamera des procédures à l’encontre de sa mère, réclamant une pension compensatoire, entretenant ainsi la page d’une guerre (judiciaire) entre deux peuples/ pays.
Ce premier arrière petit-fils aura reçu, des mains de son arrière grand-mère, un minuscule dictionnaire rouge franco-allemand, issu de la captivité de son arrière grand pére. « Tu es le seul de la famille qui pourra s’en servir ».
Effectivement, son frère n’apprendra jamais l’allemand…
Ainsi, chaque pays (camp) verra grandir un des deux enfant, mais la fratrie est séparée par cette nouvelle discorde européenne.
Dans ce cas, on voit bien que cette jeune fille qui n’a connu que peu son grand pére (mais qui a ressenti sa mort à des centaines de kilomètres, sans pour autant se sentir particulièrement proche de lui à l’époque) est dans une intrication évidente avec lui.
Elle-même ne supporte pas le bruit et réagit de la même manière que son grand-pére dans les mêmes situations.
Elle évoque que le plus grand « combat » de sa vie: l’arrêt de la cigarette.
Lorsqu’on lui demande qui fume dans sa famille. » Personne d’autre sauf elle. … Si … son grand pére maternel a fumé mais uniquement pendant sa «captivité». « C’était la seule distraction qu’il avait alors … et qui lui permettait d’atténuer les souffrance, l’ennui et la faim.. »
Comment pourrait-elle être infidèle à la seule chose qui a allégé la souffrance de son grand-pére? Ce fut le thème d’une constellation très émouvante…
Extraits choisis et synthétisés, issus d’un long travail, nous percevons bien ici les liens et conséquences d’une telle intrication et les répercussions sur les générations futures de « comptes non réglés ».
Merci à cette jeune fille, pour son autorisation à partager son travail générationnel au public.